Retour sur trois jours d’un événement climatique exceptionnel et de grande ampleur.
Tout commence jeudi, nous croulons sous les alertes. Grâce aux services météorologiques, la préfecture, le département, le service des transports, les établissements scolaires, tous nous alertent sur les difficultés à venir.
A Roiffieux, le service technique équipe les machines. Il faut dire qu’il est bien fourni pour une commune de cette taille mais dont l’altitude varie de 240 mètres à 960 mètres et dont quelques habitants résident à plus de 700 mètres.
Les agents équipent donc un tractopelle d’une lame biaise, un tracteur d’une étrave convertible et d’un semoir à sel, un micro tracteur d’une lame biaise et d’un semoir à sel et se munissent de tous les accessoires à main nécessaires tels que tronçonneuses, pelles, etc.
Ils ne le savent pas encore mais ils sont engagés pour au moins 25 heures de travail quasi non-stop. Ils prendront seulement quelques heures de repos.
Consigne leur est donnée, à Roiffieux comme ailleurs, de toujours veiller à leur sécurité : la priorité des priorités. C’est seulement avec cette attention particulière qu’ils vont devoir traiter toutes les voies publiques accessibles. Et c’est ce qu’ils feront à 99 % puisque quelques portions étaient déjà devenues trop dangereuses à cause de lignes tombées à terre ou d’arbres menaçant de le faire.
Les bâtiments de la collectivité ne sont plus alimentés en électricité non plus. Il faut donc jouer de ruse pour que les portables fonctionnent le plus longtemps possible (celui du maire servira entre autres à un agent Enedis ne parvenant pas à joindre un collègue pour le réamorçage d’un poste), afficher toute information possible, et surtout se déplacer beaucoup.
Réunions, conseil d’école, assemblée générale, spectacle, tout est annulé. Le temps est mis à profit pour trouver une solution aux résidents de la maison d’accueil pour personnes âgées, pour prendre des nouvelles ou ramener chez elles des personnes vulnérables, pour donner à la population les maigres informations disponibles, pour décider la fermeture d’une route, pour afficher que les écoles, cantines et garderies n’ouvriront pas, etc.
Et comme si cela ne suffisait pas, un appel de la gendarmerie, le vendredi à 22h, demande au maire de récupérer quatre chiots tout juste nés, jetés vivants dans un sac poubelle puis dans le conteneur à ordures ménagères des Viras. Le geste d’une personne qui semble accorder beaucoup d’importance aux êtres vivants et à leur souffrance. Heureusement, une jeune femme et son fils, aux qualités humaines bien opposées, bien plus courageux, passaient par là.
Les caractéristiques de cet événement neigeux ne permettant pas l’efficacité du salage si ce n’est ponctuellement, l’essentiel des opérations a consisté en un raclage rendu parfois difficile par la lourdeur de la neige. Quelques centaines de kilos de sel ont cependant été utilisées mais aussi de l’urée sur les zones carrelées ou en béton désactivé.
Certains réfocaliens n’ont quasiment pas eu de coupures d’électricité. Pour d’autres le courant est revenu le vendredi vers 17h30, comme à la MAPA par exemple. Pour d’autres encore le samedi vers 11h45.
Cet événement exceptionnel, mais finalement moins grave que le tremblement de terre du Sud Ardèche, nous rappelle l’importance de la solidarité les uns envers les autres et la capacité d’adaptation dont nous allons devoir faire preuve à l’avenir.
- Route de Novid obstruée par les arbres cassés
- D’importantes difficultés pour le passage de la lame à neige
