- Faucheuse javaleuse
Chacun sait que, depuis longtemps, la commune de Roiffieux a été primée dans le concours des villages fleuris. Mais on n’a peut-être pas assez remarqué la présence sur certains sites, aménagés à cet effet, de divers outils agricoles. Ceux-ci n’ont pas seulement une fonction décorative. Ils peuvent nous apporter de multiples informations car ils constituent un véritable « musée à ciel ouvert ». Pour vous en convaincre nous avons condensé, en un entretien symbolique, les réponses données par plusieurs promoteurs de cette opération.
Quand et pourquoi est venue cette idée ?
Elle est née dans les années 1990. L’objectif premier était de rappeler le passé récent de la commune. En effet, jusque dans les années 1960, Roiffieux avait été une commune essentiellement agricole. Il subsistait encore de nombreux outils ou machines devenus inutiles ou laissés à l’abandon. Il était intéressant de les sauver et de les revaloriser.
D’où proviennent ces outils ?
Certains ont été récupérés dans des fourrés où ils finissaient leur vie lamentablement. D’autres ont été donnés généreusement. La plupart proviennent de Roiffieux même. Quelques uns peuvent venir de communes ayant le même profil historique que celui de Roiffieux. Certains sont connus et assez répandus. D’autres sont plus rares et méritent une élucidation de leur fonction ou de leur fonctionnement.
Ces objets inanimés auraient-ils donc une âme ?
Parfois on pourrait aller jusqu’à le dire, quand on connaît leur destinée propre. Tel d’entre eux a été acheté autrefois par un père, maintenant décédé, qui avait dû faire des sacrifices pour se le procurer, étant donné son prix à l’époque… Plus modestement ils ont tous une histoire, en cohérence avec l’histoire générale de l’agriculture. Les pancartes, placées à leur pied, donnent des indications rapides qu’il est possible de développer. Le recours à des catalogues anciens, comme celui de Manufrance, apporterait bien des éclairages. D’une façon plus générale encore, ces outils privilégient la place de la force motrice humaine et animale. Le travail rural a longtemps été un travail nécessitant des bras. Il permettait, de ce fait, des solidarités dans les temps forts de la saison, comme ceux des battages et des vendanges. Certains mécanismes ingénieux ont été réutilisés avec l’arrivée de forces motrices plus importantes.
Comment sont-ils restaurés et entretenus ?
Composés, pour l’essentiel, de bois et de fer, voire de cuir, ils ont pu subir les dommages du temps. Exposés, sans précaution, aux intempéries ils ne résisteraient pas longtemps. Au préalable, le bois est nourri de produits luttant contre la décomposition, les métaux sont sablés puis protégés contre l’oxydation par des entreprises spécialisées. Un vernis enfin les rend tous plus agréables à l’œil et surtout les préserve.
Y a-t-il des dégradations, voire des vols ?
Dans l’ensemble, depuis vingt ans, les habitants ont bien respecté ces objets. La plupart sont solidement fixés. Les méfaits ont été rares. Mais il faut rester vigilants car des actes de vandalisme d’une minorité inconsciente restent toujours possibles.
Y- a-t-il des projets ?
Un musée n’est jamais figé. Il doit évoluer, en fonction des trouvailles ou des dons. Le gros projet actuel est celui d’une batteuse. Mais c’est encore « top secret ». Vous aurez le plaisir de le découvrir au hasard d’une promenade en 2012 ou 2013.
Pour bénéficier du musée il faut donc se balader dans la commune, et en marchant calmement, se donner le temps de regarder. Chacun peut improviser plusieurs parcours en connaissant les lieux d’implantation. A cet effet, nous vous les indiquons, car certains sont moins connus que d’autres.
dans le bourg entrée et bachat
en allant vers le chemin et mur des prussiens sur l’emplacement d’un ancien dépôt d’ordures
sur la route d’Annonay les abords de la Mairie, et en face ceux de la salle Félix
le rond point et la place plus bas dits justement du « brabant ».
le carrefour de La Pras
le champ des ânes
le carrefour de la zone artisanale avec la route de Fély
les hameaux de Fély et de Picancel
Le musée à ciel ouvert est un musée communal dans sa conception et son suivi. Ce n’est pas la seule initiative. Ici où là, des particuliers ont récupéré ou valorisé tel ou tel outil. Des collectionneurs ont entassé leurs trouvailles. Tous témoignent d’un attachement réel à un patrimoine, qui doit rester vivant dans les mémoires.
- faneuse
- Decavaillonneuse